20 oct. 2018

Les cathares en question : mise au point sur une controverse actuelle

Conférence à la Cité de Carcassonne (Château comtal)

ce mercredi 24 octobre. 14 h.
par Anne Brenon et Pilar Jimenez, du CIRCAED (Collectif International de Recherche sur le CAtharisme Et les Dissidences)

Gratuit, mais réservation obligatoire au 04 68 11 70 72 http://www.carcassonne.org/manifestations/conference-les-cathares-ont-ils-existe

Déconstruction ou destruction ?
« Le ‘catharisme’ n’a jamais existé … Il s’agit d’une invention de la fin du XIXe siècle. Il est rare dans le domaine de la recherche historique de pouvoir dire sans réserve qu’un champ d’étude vieux de plus d’un siècle est dépourvu de tout fondement scientifique…. »
Cette explosive affirmation, dûe à l’historien australien M. G. Pegg, est extraite d’un dossier consacré aux cathares et publié par la revue L’Histoire en décembre 2016. Comme l’ensemble du dossier lui-même, elle est représentative de la volonté aujourd’hui affichée par certains historiens de mettre un terme aux « études cathares moribondes », considérant que l’histoire de l’hérésie médiévale n’est rien de plus qu’une « légende tenace ». Ce qui induit que les historiens qui, jusqu’ici, s’y sont laissés prendre, ont péché par naïveté ou incompétence.
Que faut il en penser ?
On analysera ici, à partir des différents éléments du dossier de L’Histoire, les arguments et méthodes employés par les auteurs adeptes d’une « déconstruction » historique radicale. Ce qui ne manque pas de réserver quelques surprises, si l’on tient compte du fait que le chantier historien progresse par l’étude critique des sources.

12 oct. 2018

Journées d'études: aux sources du catharisme

Dans L'Indépendant du vendredi 5 octobre, un titre à la Une : « L'exposition qui démonte « le mythe des Cathares» . Histoire - « Les cathares : une idée reçue », tel est l'intitulé de ce travail présenté à Montpellier » et une pleine page où Alessia Trivellone, maître de conférences en histoire à l'Université Paul-Valéry, insiste : « Je ne peux pas cautionner une histoire qui verrait des Cathares dans le Midi ». Elle remet ensuite en cause les documents de l'Inquisition, note que le terme «cathare» n'était pas utilisé (ce que tout le monde sait déjà), que bonhomme signifiait homme notable, qu'il n'y avait aucun objectif religieux à la Croisade et se retranche derrière ces « constats évidents » (pour elle).

À ce surprenant et contestable article, Anne Brenon et Pilar Jimenez tiennent à répondre :

« A propos des Cathares, on a pu constater récemment qu’on joue « habilement » de l’ambiguité du mot (cathare) et de la réalité. Que les « hérétiques » dits « cathares » ne (se) soient pas appelés cathares dans le Midi est aujourd’hui admis de tous les historiens. En réalité, si l’usage abusif du nom cathare remonte au XIXe siècle, le voilà aujourd'hui utilisé comme prétexte pour affirmer que les « hérétiques » en question ne se sont jamais organisés en communautés, en Eglise - opinion/position défendue par A. Trivallone dans son entretien du 5 octobre à l’Indépendant… Pourtant, les sources médiévales témoignent longuement et abondamment du contraire, tant les registres de l’Inquisition que les sources cathares, pardon, les sources provenant des « hérétiques » eux-mêmes. Peut-on balayer leur existence d’un revers de main ?
Contrairement à cette prise de position infondée, les sources documentant les « hérétiques » dits « cathares » sont nombreuses, riches et diversifiées. Le chantier historien ne peut se situer par rapport au faux problème de l’existence ou non de ces sources, mais porte, restons sérieux, sur leur étude critique. C’est ce à quoi s’emploient les médiévistes internationaux, spécialistes des textes médiévaux, qui viendront du 25 au 27 octobre prochain, à Carcassonne et Mazamet, faire un point actualisé de leur recherche sur les Sources cathares. Nous sommes heureux de vous convier à ces rencontres, librement ouvertes à tous, lieu d’un débat scientifique, constructif – et courtois. »

Vous trouverez ci-après la reproduction de la plaquette de présentation de ces trois journées consacrées « aux sources du catharisme » :

cliquer dans l'image pour l'agrandir

Lézignan rend hommage à Joseph Anglade

À Lézignan, le collège et une rue portent son nom et son buste se dresse fièrement dans le jardin public. Mais qui était Joseph Anglade (né à Lézignan en 1868 et décédé à Toulouse en 1930) ?
Il a été un philologue et romaniste renommé, s'intéressant à la langue d'Oc et aux troubadours. Il publia des ouvrages consacrés à Guiraut Riquièr, Pèire Ramon de Tolosa, las Leis d'Amor, la Canso, … Il rédigea une anthologie des troubadours et s'intéressa également à la grammaire de l'occitan médiéval en signant des ouvrages qui font encore référence, comme la Grammaire de l'Ancien Provençal ou ancienne Langue d'Oc. Phonétique & morphologie. Il fonda l'Institut d'Études Méridionales.
Bien évidemment, Anglade était félibre (nommé majoral en 1918). Sous plusieurs pseudonymes, sa plume signa des textes plus légers et souriants que ceux de ses travaux de « saberut ». Ces textes font l'objet d'une publication annoncée par l'association Mémoire lézignanaise à l'occasion de cet hommage.
Pour compléter son portrait, ajoutons qu'il apporta le premier ballon ovale dans la capitale des Corbières à la fin du 19ème siècle.
À l'occasion du cent-cinquantième anniversaire de sa naissance, la Médiathèque-MILCOM de Lézignan présente jusqu'au 26 octobre une série de documents, émanant des Archives départementales et du CIRDOC, qui lui sont consacrés et propose deux conférences :
- samedi 13, à 11 h : Aurelian Bertrand (CIRDOC) parlera sur le thème« Anglade et les troubadours »
- mercredi 17, à 18 h : Jean Thomas (Université Jean-Jaurès) présentera « Anglade, fondateur de l'Institut d'Études Méridionales »




Des écrivains et des poètes au pied de la Montagne Noire

À Raissac-sur-Lampy, au début du 20ème siècle, le félibre Prosper Estieu était instituteur. En 1924, un autre poète d'Oc, Casimir Clottes, fut enterré dans le cimetière de la commune.
Sur ce territoire du Cabardès, entre Montagne Noire et Canal de riquet, le poète Perre Reverdy passa une partie de son enfance ; l'académicien Jean Guéhenno venait régulièrement à Montolieu…
Plusieurs associations se sont regroupées autour du groupe AVEC-Patrimoine pour proposer deux journées dédiées à ces écrivains le samedi 20 et le dimanche 21 octobre à Raissac-sur-Lampy : expositions, conférences, lectures, projections, chants et musique sont au programme.

8 oct. 2018

Journée de rencontre à Villespy, compte-rendu

photos de Jean-Louis Gasc et Mirelha Braç

La journée de rencontre 2018 était accueillie ce samedi 29 septembre à Villespy, avec le concours dynamique de la municipalité. À l'ordre du jour : « La Croisade contre les Albigeois et la littérature ».
Après les mots de bienvenue de Mme le Maire et du second adjoint, Pèire Selariès (par ailleurs, enseignant en Calandreta), on entra dans le vif du sujet :
- Anne Brenon dressa un historique détaillé de la rédaction de la Canso de la Crosada et de sa transmission jusqu'à nous.
- Miquèla Stenta présenta la copie de la Canso réalisée par Michel Redal, un chef-d'œuvre de calligraphie et d'artisanat. http://octet-communication.com/page6.html
- Jòrdi Blanc retraça la découverte de l'écriture occitane et de Montségur par Louisa Paulin. Il signala le colloque et les journées d'hommage à la poétesse qui seront organisés les 1er et 2 décembre prochains à Réalmont https://www.realmont.fr/culture/evenements/130e-anniversaire-naissance-louisa-paulin . Ces deux interventions furent dites en langue d'Oc.

Il était midi. Les participants passèrent à table pour déguster la daube mitonnée par l'équipe culinaire de la Calandreta de Carcassona ou le risotto préparé par Mirelha Braç.
- Alan Roch ouvrit la séance de l'après-midi avec un regard sur les écrits albigéistes d'Auguste Fourès à travers ses recueils Les Grilhs et Les Cants del Solelh.
- Mirelha Braç proposa une randonnée dans les textes de la chanson occitane contemporaine en relation avec les temps de la Croisade.
- l'intervention d'Aurélien Bertrand (Cirdòc) retraça le cheminement et les écrits de Prosper Estieu, sur les pas de Fourès
(Rappelons que vous pouvez retrouver l'essentiel de ces interventions dans la partie Documents du blog de l'association)
Chaque intervenant s'efforça de répondre avec précision aux questions de l'auditoire.

• En fin d'après-midi, les trois musiciens-chanteurs de la formation La Ròsa trobadoresca prirent possession de la scène pour interpréter des chants d'Uc de St-Circ, Ramon de Miraval, Jaufre Rudèl, Guilhèm Figueira, Guiraud Riquièr sans oublier une version du Boièr. À la fin du récital, ils présentèrent en détail les instruments de musique utilisés : cistre, rebec, organistrum…

• Les participants à la journée furent conviés à prendre part aux journées d'études « Aux sources du catharisme » (25-27 octobre, à Carcassonne et Mazamet).

• Au terme de cette belle et féconde journée, les responsables des Compagnons/Companhs de Paratge signalèrent qu'ils envisageaient de proposer pour 2019, pour la journée de rencontre, le thème de l'arbre (histoire, ethnologie, littérature, écologie). Vous pouvez nous adresser des propositions de communication sur ce sujet ou de lieu pour recevoir cette manifestation. À suivre…

• Adhésion : Pensez à adresser votre adhésion aux Compagnons de Paratge
(Compagnons de Paratge c/o IEO-Aude BP 151042 11860-Carcassonne Cedex) pour cet exercice 2018-19 : 15 € ; chômeur, étudiant : 8 € ; soutien : à votre initiative